Quand on voyage au Burkina et dans bien d’autres régions d’Afrique et du monde, on sait que l’on arrive dans une zone habitée avec l’apparition, de plus en plus nombreux, de sachets de plastique qui parsèment le sol. Grave problème écologique, économique, car on estime que 30% des décès d’animaux domestiques sont dus à l’ingestion de ces déchets. Bien sûr la faune sauvage n’est pas épargnée. Mais de plus en plus les citoyens, les autorités de tous niveaux prennent conscience du problème. Lors des dernières épreuves du Certificat d’Etudes au mois de juin, le sujet de la rédaction traduisait ce souci de sensibilisation des élèves du primaire : « Tu constates que tes camarades jettent les sachets plastiques et d’autres ordures partout dans la cour de l’école. Tu es chargé de les sensibiliser afin qu’ils changent de comportement. Raconte ».
A Ouahigouya, dans le nord du pays, une association féminine, Vie Meilleure, a entrepris de recycler ces sachets : la population est incitée par une petite rémunération (0,50€ les 10 kg) à les ramasser. Puis ils sont lavés à la lessive et à la javel, séchés et triés par couleurs. Découpés en bandes ils sont tissés sur une trame de coton ou crochetés pour réaliser des sacs, trousses, chapeaux…. solides. Mais le coût de revient dépasse les possibilités financières de la majorité des familles burkinabées et les filières du commerce équitable ne permettent pas de rentabiliser la production.
D’après un article du journal Sidwaya qui relate un point de presse du ministre de l’Environnement et du Développement Durable, le gouvernement semble décidé à prendre le taureau par les cornes et à interdire la fabrication et l’utilisation des sachets en polyéthylène souple, les plus nombreux et les plus fragiles. Cette décision a déjà été prise dans d’autres pays comme le Mali. Cela ne règlera pas tout, il faudra sensibiliser encore et encore, et la communauté internationale devra trouver des solutions. Vous qui vivez en Europe, combien de sachets avez-vous vu ces derniers jours dans les caniveaux des villes et le bord des chemins ? Combien en avons nous mis dans nos poubelles ? Nous savons bien que leur incinération ne règle pas tout. Le cabas en tissus, ou le panier, c’est joli, réutilisable et beaucoup moins polluant !!!
Bernadette BOREL
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