La rentrée scolaire a eu lieu officiellement au Burkina faso le lundi 1er octobre. Auparavant, seuls les élèves de quelques écoles privées avaient fait leur cartable et rejoint leur salle de classe. Les enfants de Koupéla comme tous les écoliers du monde ont retrouvé avec plaisir leurs copains ; leur cartable est souvent moins sophistiqué que celui des petits européens mais les parents se sont efforcés, malgré les difficultés, d’acheter là un sac neuf, ici un stylo ou une jolie chemise. Des copains il y en a plein la salle car les effectifs sont toujours pléthoriques : au lycée municipal de Koupéla les classes de terminale comptent plus de 90 élèves.
Au Burkina, pour pouvoir entrer en 6ème, il faut avoir réussi le certificat d’études avec une note suffisante qui varie selon les provinces en fonction des places disponibles dans les établissements secondaires. Dans le village de Liguidi Malguem qui dépend de la commune de Koupéla et qui est situé à 15 kilomètres au sud de la ville, les parents des enfants qui ont le droit d’aller en 6ème ont eu moins de soucis que les années précédentes : pas besoin de chercher un hébergement à Koupéla pour leur fils, de solliciter un cousin, une connaissance pour le logement du futur collégien. On imagine tous les problèmes que cela peut poser, en dehors même des aspects financiers, l’inquiétude bien légitime de laisser partir pour la semaine un enfant de 12 ans : l’oncle, le cousin, le logeur le surveilleront-il bien, veilleront- ils à ce qu’il fasse ses devoirs ? Et la jeune adolescente, ne lui confiera-t-on pas trop de tâches ménagères ? Qui contrôlera ses fréquentations ? Tous les parents du monde ont les mêmes inquiétudes, mais en Europe, si le collège est à 15 kilomètres, il y le ramassage scolaire ou l’internat.
Cette année, à Liguidi, il y a un collège, tout neuf, au crépis rutilant, financé pour moitié par la commune de Koupéla et par le comité de jumelage de Grigny. La réception des bâtiments s’est faite courant septembre. Il y a 4 salles de classe, un vestiaire pour se changer après les cours de sport et un logement pour le principal. Juste avant la rentrée des membres du comité local de jumelage et des parents d’élèves ont planté des arbres. Il faudra que les élèves en prennent soin, les arrosent et les protégent des attaques des chèvres et moutons divagants ; et en plus ce ne sera même pas eux qui en profiteront car dans 4 ans ils devront aller à Koupéla pour poursuivre leur scolarité au lycée, du moins on le leur souhaite… non, ce seront leurs petits frères et soeurs qui pourront jouer sous leur ombre quand ils auront poussé !
En attendant nous souhaitons une bonne réussite dans leurs études aux tout nouveaux collégiens de Liguidi, et à leurs enseignants, leurs parents beaucoup de satisfaction à voir ces jeunes grandir, enrichir leurs connaissances, apprendre à comprendre le monde, à réfléchir pour pouvoir prendre leur place et jouer leur rôle en citoyens conscients et avertis dans le Burkina Faso de demain.