Ce jour là, en fin de matinée une foule importante et variée se presse sur le vaste terrain du CEG (collège d’enseignement général) de Liguidi Malguem. Ce nouvel établissement a accueilli les 114 élèves de sixième dès le début octobre mais la cérémonie officielle d’inauguration, en présence de la délégation de Grigny, se déroule en cette chaude matinée de février.
Ce que l’on voit d’abord c’est le groupe en uniforme beige des enfants, certains agitant des drapeaux burkinabés ou français. Et puis à l’ombre d’un karité, les adultes, représentants de la municipalité de Koupéla, autorités coutumières, administration, parents d’élèves… et les énormes baffles de la sono qui donnera quelques soucis !
Les présentations et discours sont entrecoupés de danses, sketchs : les acteurs, griots, danseurs de la troupe de Raphaël Zougmoré (conseiller municipal) nous ont bien divertis ;
nous n’avons pas compris tous les détails de la petite pièce qu’ils nous ont interprétée en Moré (langue des Mossis, ethnie majoritaire de la région) mais les spectateurs ont bien rit des déboires de ce père qui ne voulait pas mettre ses enfants à l’école.
Un danseur a fait la démonstration de sa dextérité et de son agilité dans une chorégraphie moderne et la tradition a été apportée par un groupe de danseurs de Warba, danse traditionnelle du pays Mossi, où elle est très prisée, des troupes pouvant s’affronter pendant toute la nuit au grand plaisir des spectateurs.
Les discours ont rappelé que cet établissement a été financé à part égale par la municipalité de Koupéla et le comité de jumelage de Grigny, qu’il a permis de scolariser 114 jeunes venant de 12 villages dont une majorité de filles. Les parents d’élèves ont joint leurs remerciements à ceux des autorités coutumières et puis on s’est déplacé vers un bâtiment pour couper le ruban symbolique, ici une bande de tissage traditionnel en coton.
Les enfants se sont installés dans la salle qu’ils occupent habituellement : 114 élèves, c’est impressionnant ; il aurait été difficile d’en mettre plus ; et à trois par table, il ne doit pas être facile d’écrire.
Les professeurs viennent des lycées de Koupéla (15 km) sur des heures supplémentaires. Il manque un prof. de sport, le vestiaire qui devait permettre aux filles de se changer sans problème au lieu d’investir les latrines ou de se réfugier derrière un buisson ne servira pas cette année.
Pour le moment il n’y a ni eau, ni électricité : les enfants apportent donc leur boisson et aussi de quoi arroser un arbre : en effet en septembre, le comité communal de jumelage de Koupéla a pris l’initiative de faire des plantations et un arbre a été attribué à chaque élève qui doit en prendre soin. Ce problème devrait se résoudre assez vite car la Mairie de Koupéla a inscrit un forage au budget 2013. Par contre il faudra certainement attendre plus longtemps pour que les différents bâtiments puissent être éclairés car si toute l’installation est faite dans les locaux, il manque le branchement à la ligne et c’est une opération coûteuse. Le ministre de l’énergie qui est comme l’on dit « un fils de Koupéla » pourra peut-être faire quelques chose.
Après toutes les visites et les photos, les jeunes ont été invités à manger un plat de riz offert par le comité de jumelage de Koupéla, avant de regagner à pied ou en vélo leur village.
Ces enfants ne sont certes pas dans des conditions faciles pour étudier, mais ils peuvent quand même poursuivre leurs études et nous souhaitons à tous de réussir.
Bernadette Borel, membre de la délégation.