Enfin, trois classes « normales » à l’école de Donsin.

Donsin est un quartier périphérique de la ville de Koupéla, situé dans la zone non lotie du sud de l’agglomération, à l’écart de la route goudronnée qui va à Tenkodogo, la capitale régionale. Nous sommes à environ 5 kilomètres du centre-ville et là vivent principalement des Peuls, un peuple de pasteurs que l’on rencontre du Sénégal au Tchad, de la Mauritanie au Nigéria. Traditionnellement nomades, ils se déplacent du Sahel où leurs troupeaux

Famille Peul en migration au mali. les hommes se déplacent avec le troupeau en suivant des pistes où on trouve du fourrage

Famille Peul en migration au mali. les hommes se déplacent avec le troupeau en suivant des pistes où on trouve du fourrage

trouvent des herbages pendant la saison des pluies aux régions plus humides du Cameroun ou du Nigéria pendant la saison sèche. Mais de plus en plus ils sont contraints de se sédentariser, c’est le cas de ceux qui habitent le quartier de Donsin à Koupéla.

Trois classes sous les tôles.

Lors de la mission de décembre 2014, une rencontre a été organisée avec les représentants des écoles de la commune. Quand vint le tour de la directrice de l’école de Donsin, madame Béré, de prendre la parole, elle décrit trois classes de cet établissement comme « une école de tôles » et invite la délégation à venir constater. Et en effet, nous découvrirons des enfants travaillant sous des hangars à courant d’air, avec des tableaux au mieux peints sur le mur extérieur des classes en dur, sinon posés sur des chaises. Dans la dernière classe, quand vers 15h le soleil baisse, il chauffe directement  la moitié des tables et il faut entasser les élèves sur la petite bande qui reste à l’ombre… Et bien sûr l’attention des enfants est souvent  détournée vers ce qui se passe dehors, un berger qui passe avec ses zébus, quelques chèvres ou moutons divagant ou une femme  qui vient, juste à côté, cultiver quelques légumes.06310636

Trois classes sous des tôles.

Trois classes sous des tôles.

 

 

Des hangars en dur, c’est déjà mieux !

photo Léonard Zoungrana

construction de hangars en dur.

Rentrée à Grigny, la délégation présente aux membres du comité les demandes des écoles. La transformation des classes de Donsin est jugée prioritaire et pendant l’été 2015, des hangars en dur sont montés. En octobre 2015, lors de la rentrée, élèves et enseignants apprécient l’amélioration ; les parents qui ont apporté leur quote-part affichent leur satisfaction. Sûr, c’est mieux, on est à l’abri des pluies tardives d’octobre et de celles du début de l’hivernage (saison des pluies), à l’ombre, il y a des tableaux peints aux murs mais ce ne sont pas encore de vraies classes, il y a encore beaucoup de courants d’air puisque les fenêtres sont absentes, la poussière danse dans la classe quand souffle l’Harmattan, ce vent sec qui vient du Sahara.

Photo L.Z.

La classe reste bien ouverte aux courants d’air.

Les membres des deux comités de jumelage décident d’en faire une priorité et début mars 2016, Grigny envoie 90% du financement, à charge pour la commune de Koupéla , les parents d’élèves de l’école, de régler les 10% restants. Pendant les 2 semaines des congés du second trimestre, l’entreprise Tarpaga a dû travailler contre la montre. En tous cas, depuis mercredi 30 mars l’école de Donsin a un bâtiment de 3 classes tout neuf ; le crépis n’est pas tout à fait sec, l’entreprise a encore quelques matériels à retirer, mais les trois classes sont fonctionnelles.

Photo L.Z.

L’entreprise n’a pas eu le temps de terminer le ménage !

photo L.Z.

Le nouveau bâtiment de 3 classes tout juste terminé. On a gardé une partie d’une ancienne classe pour abriter les mobylettes des enseignants.

Certes, on sait bien que cela ne fera pas tout, que les classes sont chargées, le matériel pédagogique limité à des tableaux peints aux murs, les familles très pauvres de cette zone n’ont souvent pas l’école comme priorité, il faut d’abord assurer la nourriture quotidienne…. Mais on peut penser que ce nouveau bâtiment va être un encouragement pour les élèves et leurs enseignants dont le travail va être un peu facilité. Nous souhaitons une bonne réussite scolaire à tous ces enfants sous la conduite de leurs maîtres à qui nous envoyons tous nos encouragements.

Bernadette BOREL

les 4 dernières photos sont de Léonard Zoungrana

 

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