Le barrage d’Itenga, primordial pour Koupéla.

004 ItengaEn ce moment à Koupéla c’est la canicule : au plus chaud de la journée, le thermomètre dépasse souvent 40° et même la nuit il ne descend pas en dessous de 30°. Dans ces conditions, on apprécie, au retour du travail, de l’école, après la  préparation du repas …. de prendre une douche. Souvent ce n’est pas possible, l’eau est coupée. En cause, le barrage d’Itenga qui alimente en eau la ville de Koupéla et sa voisine de Pouytenga et dans lequel le niveau est tellement bas que l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement(ONEA) a décidé de rationner l’eau sur la commune : chaque quartier à son tour aura de l’eau à la borne fontaine du quartier ou au robinet familial puis pendant de longues heures il n’y aura plus rien, un autre quartier étant alimenté. Ceux qui le peuvent ont installé dans leur cour un réservoir qu’ils remplissent aux heures où l’eau coule, mais ce n’est pas à la portée de la majorité des Koupéliens. On en vient à envier les habitants des quartiers périphériques et des villages, alimentés par des forages qui en principe ne tarissent pas, mais il faut souvent marcher plusieurs centaines de mètres, faire la queue et actionner longuement la pompe pour remplir son bidon. En ce moment aux bornes fontaines la queue s’allonge, les tensions montent et parfois les invectives fusent, gare à celle qui n’a pas respecté son tour !

002 Itenga    Le barrage d’Itenga c’est une grande nappe d’eau de 2 500 000 m3 retenus par une digue de 1 735m à moins de 2 kilomètres de Koupéla. Il a été créé en 1987 grâce à un financement kowétien pour fournir de l’eau pour les activités agricoles. Depuis 1992, l’ONEA y puise puis traite l’eau pour alimenter les quartiers structurés de Koupéla et de sa voisine Pouytenga.

station de traitement de l'eau de L'ONEA.

station de traitement de l’eau de L’ONEA.

 

 

 

 

 

 

 

En aval, 48 hectares ont été aménagés, divisés en 268 parcelles de 0,20 à 0,25 hectares. Pendant la saison des pluies ou hivernage, on y cultive du riz et entre décembre et fin février, les maraîchers qui comptent 30 femmes cultivent des légumes (oignons, carottes,

parcelle de maraîchage

parcelle de maraîchage

choux, tomates, fraises…). Un réseau de canaux irriguent les parcelles chacune leur tour.

canal d'irrigation principal.

canal d’irrigation principal.

Mais la population a beaucoup augmenté, les constructions aussi, la pression sur les terres s’est accentuée : on met en culture partout où cela semble possible y compris sur les rives du barrage dans lequel on pirate l’eau : les maraîchers officiels à l’aval paient leur eau, pas ceux qui squattent des terres au bord du plan d’eau. Au moment de la saison des pluies, les violentes averses entraînent la terre dans le lac qui peu à peu s’ensable ; il a perdu 1/3 de sa capacité de stockage. A cela s’ajoute une importante pollution due aux engrais qu’on utilise en quantité pour essayer de remédier à l’appauvrissement de la terre qu’on ne peut plus laisser se reposer et aux produits chimiques censés lutter contre les maladies et les prédateurs des cultures. Sans compter les animaux que leurs bergers emmènent boire directement dans la retenue.

Tout à l'heure, le berger va les conduire s'abreuver dans le lac.

Tout à l’heure, le berger va les conduire s’abreuver dans le lac.

Le projet que les deux comités de jumelage de Grigny et de Koupéla vont mener avec le soutien d’une subvention du Ministère des Affaires Etrangères français va permettre de former une centaine d’agriculteurs à l’agro-écologie. Cela permettra de réduire la pollution du plan d’eau qui restera toujours insuffisant pour alimenter tous les citadins de Koupéla et Pouytenga. Cette année l’Etat a demandé de suspendre les cultures de saison sèche afin d’économiser l’eau. Les maraîchers doivent être indemnisés. La situation est moins mauvaise que l’an dernier à même époque mais que va-t-il se passer dans les années à venir avec une population qui continue à augmenter ?

Monsieur François Larba Kaboré, directeur du service provincial de l'eau et de l'assainissement.

Monsieur François Larba Kaboré, directeur du service provincial de l’eau et de l’assainissement.

Nos remerciements à Monsieur François Larba Kaboré, directeur du service provincial de l’eau et de l’assainissement, pour les informations qu’il a apportées.

Bernadette BOREL et Léonard ZOUNGRANA Président du Comité Communal de Jumelage de Koupéla.

 

Ce contenu a été publié dans Environnement, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.