A Naftenga, 10 toilettes familiales de type ECOSAN pour fertiliser le périmètre maraîcher.

Latrine familiale de type Ecosan

Dans le cadre du projet triennal « Programme participatif de développement Durable de la Commune de Koupéla » dont une partie est subventionnée par le Fond Eau de la métropole de Lyon, dix familles ont été désignées par le groupement de femmes maraîchères de Naftenga pour bénéficier de toilettes de type ECOSAN (de l’Anglais Ecological Sanitation). Ainsi le nombre de personnes qui dans le village de Naftenga défèquent à l’air libre (derrière un buisson, dans une ruine…) ou dans des latrines très sommaires va diminuer, leur environnement va devenir plus sain ; elles ne feront plus partie des 70% de burkinabé qui n’ont pas de toilettes correctes. Mais il y a un autre avantage important, grâce au dispositif de récupération des excrétats, les jardinières vont disposer d’un engrais plus efficace que les produits de l’industrie chimique et non polluant. Economie pour les bénéficiaires et pour la balance commerciale du pays car les engrais sont importés.

 

La dalle à double trou pour récupération séparée des urines et des fèces.

En effet, ces toilettes sont conçues pour récupérer séparément les urines et les fèces. Après 6 semaines, les urines diluées (1 litre pour 10 litres d’eau) peuvent être épandues sur les cultures (sauf à 2 semaines de la récolte). l’urine annuelle d’une personne permet de  fertiliser 400m².

Vue latérale avec le bac contenant le bidon récupérateur des urines.

Les urines, sauf cas particuliers rares, ne contiennent pas d’agents pathogènes à la différence des fèces qui doivent être stockées 6 mois et peuvent alors servir d’engrais de fond.

 

Bidon pour récupérer les urines

Des séances de sensibilisations ont eu lieu pour bien expliquer que si 10 familles ont l’avantage d’avoir des toilettes familiales décentes, les excrétats seront utilisés par l’ensemble des membres de l’association des maraîchères. Et le maire est venu en personne dire aux hommes qu’il n’était pas question de fertiliser les champs de mil ou de haricots avec.

Début 2018 les maraîchères vont commencer à récolter dans leur jardin et on peut espérer de bonnes collectes qui permettront d’améliorer la nourriture familiale. Ce qui sera vendu au marché apportera un petit revenu aux femmes qui pourront plus facilement financer la scolarité de leurs enfants, payer les médicaments et acheter tous ces produits nécessaires à la vie courante et que trop souvent elles doivent renoncer à se procurer par manque de moyens.

Une partie des femmes de l’association qui ont aussi bénéficié d’une formation de savonnière.

Bernadette BOREL

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