Vendredi 5 janvier, en milieu de matinée, la cour de la mairie de Koupéla est encore plus animée que d’habitude. De nombreuses personnes se saluent et au milieu 11 ânes et onze charrettes. Puis monsieur le maire, Harouna Tirogo arrive. Léonard Zoungrana, président du comité communal de jumelage de Koupéla prend la parole : il explique que dans le cadre du volet « réduction de la pauvreté et promotion de la femme » du projet triennal conduit par les deux comités de jumelage de Grigny et de Koupéla et subventionné par le ministère français des affaires étrangères et la ville de Grigny, du matériel va être remis par le maire aux femmes potières des villages de la commune de Koupéla, Toulgou et Tibin.
A proximité de ces deux villages se trouvent une zone de terre argileuse que les femmes extraient pour faire des poteries qu’elles vendent au marché. La récolte de la terre est un travail dur, dangereux ; un effondrement a causé un décès. Chaque femme fait son tas puis transporte l’argile tamisée à son domicile dans une bassine, parfois à deux, trois kilomètres. Dans le sol de sa concession (cour d’habitation) sont creusées des demi sphères qui vont permettre le façonnage des pots. Tant à Toulgou qu’à Tibin, deux nouveaux forages réalisés l’un en 2014, l’autre en 2017 dans le cadre de projets de coopération entre Grigny et Koupéla facilitent l’approvisionnement en eau. Quand l’ensemble des potières du village aura réalisé un nombre suffisant de pièces, elles seront rassemblées, recouvertes de toutes sortes de matériaux combustibles pour la cuisson. Le transport jusqu’au marché souvent en vélo, est encore une étape délicate, gare à la casse, car le chemin est accidenté et les mobylettes parfois peu respectueuses des cyclistes bien chargés et plus lents !
Désormais, chacune des 110 potières aura son matériel propre (pelle et pioche) et 11 charrettes à traction asine (six à Toulgou et cinq à Tibin) faciliteront grandement le transport de l’argile vers la concession familiale puis des jarres vers le lieu de cuisson et enfin vers le marché. Ces canaris sont recherchés car ils maintiennent fraîche l’eau de boisson.
Ainsi, grâce à la solidarité entre Grigny et Koupéla, le travail de ces potières va être facilité, de la fatigue va être épargnée et on peut espérer que c’est toute la vie familiale qui va être améliorée.
Bernadette BOREL