Les maraîchères du village de Naftenga à l’école

Depuis mardi 25 avril 2017, trente femmes du groupement des maraîchères de Naftenga, un village de la commune de Koupéla, s’appliquent à recopier sur leur cahier les mots écrits à la craie sur le tableau. Cette expérience est nouvelle pour la majorité d’entre elles ; elles n’ont pas fréquenté l’école ou si peu. En fait ce n’est pas tout à fait l’école, il y a bien un tableau et des cahiers mais le groupe est installé sous un grand manguier à l’ombre épaisse qui tempère un peu la chaleur caniculaire de cette fin avril, et les mots tracés au tableau ne sont pas du Français, la langue de l’enseignement primaire et secondaire au Burkina Faso. C’est du Mooré, la langue maternelle de la moitié des habitants du pays, en particulier celle des habitants de Koupéla.

Ces femmes qui font partie du groupement des maraîchères, sont volontaires pour participer pendant 16 semaines (400heures) à un stage de formation-alphabétisation en langue mooré. Elles vont apprendre à lire, écrire, compter dans cette langue qu’elles ne savent en majorité que parler. Il y aura aussi une initiation au Français oral. Elles sont volontaires pour ce programme financé grâce à des subventions du Ministère français des Affaires Etrangères et de la ville de Grigny, par le  comité de jumelage de Grigny-Koupéla et une participation de la ville de Koupéla, dans le cadre d’une action pour la réduction de la pauvreté et la promotion de la Femme. A la fin de leur formation elles recevront une attestation d’alphabétisation et surtout elles devraient être plus à même de faire face aux problèmes quotidiens dans leur vie familiale et professionnelle, savoir gérer un budget, fixer un prix de vente pour leur production, faire valoir leurs droits…

jardin du groupement des maraîchères de Naftenga le 25 avril 2017

C’est avec cette espérance qu’elles viennent 5 jours par semaine, souvent avec leurs plus jeunes enfants, s’assoir sous le manguier et sous la direction de leur animatrice, Madeleine Oubda, s’exercer à lire, à tracer les lettres sur les lignes, exercice difficile quand on a les mains durcies par le travail ménager et agricole, à exprimer leurs questions… Vers midi, lors de la pause, elles prennent ensemble un repas que pour une fois elles n’ont pas préparé.

Léonard Zoungrana, président du comité communal de jumelage de Koupéla mais aussi au plan professionnel conseiller pédagogique responsable provincial de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle, surpervise cette formation.

Bernadette BOREL

Photos de Léonard Zoungrana

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