Le 15 janvier 2016, la commune de Grigny a déposé auprès du Ministère français des Affaires Etrangères et du Développement International un dossier de demande de subvention pour un projet triennal au profit de la commune de Koupéla. Le comité de jumelage Grigny-Koupéla va déposer une autre demande au Fond Eau de la Métropole de Lyon. Ces subventions, si elle sont accordées, permettront d’augmenter le budget mis en œuvre par le comité de jumelage de Grigny (subvention de la ville et fonds propres) et par la commune de Koupéla et de réaliser un projet triennal de développement de Koupéla (Burkina-Faso) porté par les deux comités de jumelage de Koupéla et de Grigny.
Ce projet comporte trois axes
Un appui au renforcement de l’offre de services publics de la commune de Koupéla : tout d’abord dans le domaine de l’eau et de l’assainissement ce projet va compléter le précédent « Appui à la politique communale d’accès à l’eau potable et à l’assainissement » achevé en avril 2015 et qui a permis, entre autre, la mise en place du service de l’eau et de l’assainissement à Koupéla, de réaliser 3 forages et 5 blocs latrines inclusives (permettant l’accès aux personnes à mobilité réduite) et de nombreuses séances de formation et de sensibilisation.Il s’agit de poursuivre le travail de formation et de sensibilisation de tous les acteurs, d’effectuer six forages sur trois ans, et de réaliser soixante latrines familiales. Mais un nouveau volet va venir s’ajouter, la gestion des déchets. Si le centre de Koupéla est nettoyé régulièrement par des associations dont le
Quelques femmes de l’association Wum Taaba qui nettoient le marché et les rues du centre.
groupe des femmes de Wum Taaba qui travaillent quasi bénévolement, si les poubelles publiques sont vidées, si quelques dizaines de familles payent pour faire ramasser leurs déchets ménagers, la majorité des rues de Koupéla sont encombrées de détritus de toutes sortes, principalement de sacs plastique qui continuent à être utilisés et jetés malgré la loi qui les a interdits.
Une rue de Koupéla ; dès qu’on s’éloigne du centre, les rues ne sont plus nettoyées que par les animaux.
La mentalité est un peu « la rue est à personne donc j’y jette ce qui m’encombre ». Il est prévu de sensibiliser la population pour faire changer les mentalités et de mettre en place une gestion des déchets : ramassage, stockage, tri de ce qui peut être recyclé au niveau local ou national et enfouissement dans la décharge existante de ce qui subsistera. Cette question des déchets est une préoccupation très récente de l’Etat Burkinabé qui, il est vrai, a eu beaucoup de problèmes à gérer.
Un second volet concerne le service de l’Etat Civil dont certains n’ont pas encore saisi l’importance : on naît, on vit, on meurt dans sa communauté, pas besoin de papier, de dossier. Oui mais quand il faut inscrire à l’école un enfant sans existence légale c’est un peu compliqué. Donc, là aussi il faut sensibiliser, mais aussi former le personnel et moderniser le service qui jusqu’à une période récente se réduisait à la saisie sur des formulaires rangés sur des étagères à la merci des termites.
Le second axe sera un appui à la réduction de la pauvreté avec deux grandes actions : la formation à l’agro-écologie d’une centaine d’agriculteurs pour limiter la pollution en particulier des plans d’eau. Pour sécuriser leur production, ils seront initiés au « warrantage » qui consiste à mettre en dépôt une partie de la récolte pour éviter de céder à la tentation de tout vendre pour faire face aux frais de la rentrée scolaire et des fêtes de fin d’année. La quantité épargnée pourra être vendue à un prix supérieur au moment de la soudure entre juillet et septembre. Bien entendu le dépôt est toujours disponible en cas de besoin.
Récolte de sorgho ou mil rouge.
Un gros grenier dans un village de la commune de Koupéla
Le mil rouge sèche avant d’être stocké dans un grenier.
L’autre action sera en faveur d’un groupement de femmes du village de Naftenga qui pratiquent le maraîchage. Elles vont expérimenter l’utilisation comme engrais, des urines et excréta récupérés dans des toilettes de types ecosan, méthode qui a donné de très bons résultats sur la commune de Ziniaré (Plateau Central).
Des maraîchères de Naftenga.
Enfin le troisième axe concernera l’amélioration de la condition de la femme : les femmes de Koupéla comme à des niveaux divers les femmes de toute la planète, occupent une position subalterne dans les domaines économiques, sociaux, politiques et subissent des violences et des discriminations. Il s’agit donc de sensibiliser la population à l’égalité des genres et concrètement, par l’intermédiaire d’associations, de renforcer les capacités des femmes par l’alphabétisation, l’initiation à la gestion, la connaissance de leurs droits…. On espère ainsi favoriser l’émergence sur la commune de femmes leaders.
Une potière de Toulgou (commune de Koupéla) récolte l’argile pour ses poteries. Les potières de Toulgou seront concernées par le projet.
Ce projet sur trois ans a donc une grande importance pour le développement de la commune de Koupéla et surtout pour sa population et nous espérons vraiment obtenir ces subventions qui permettront de le réaliser complètement.
Bernadette BOREL